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FLORENCE BAYARD, Monde, 2016
Céramique, aérographe et résine, 90x15x90 cm, dimensions d’installation variables.
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Dans cette œuvre, je cherche à faire voyager les sens du spectateur. En ayant façonné plusieurs modules en argile, je cherche à créer un nouvel environnement très organique, plus précisément, un micro-environnement aquatique. J’ai sculpté mon argile en m’inspirant de textures et de formes issues de la faune et de la flore maritime. C’est pour cela qu’à certains endroits on peut apercevoir un œil de poisson, des écailles de tortues, ou encore un aileron de requin… Le jeu entre les différentes textures et leurs variations, m’est très important. Aussi, il semble y avoir eu le passage de l’eau, par l’indice de certaines irrégularités, ainsi que les flaques de résine. Tout en restant dans le thème de l’environnement aquatique, le module principal, accompagné de ses trois autres modules, représentent aussi une vue aérienne d’un archipel encore inconnu, renfermant plusieurs endroits à explorer, avec des falaises, des grottes, de grands terrains vagues... Au niveau des couleurs de mon œuvre, j’ai créé mes différentes nuances d’orange, de bleu, de vert, mais aussi de couleurs corail ou argenté, avant leur application minutieuse avec l’aérographe. Ensuite, j’ai ajouté de la résine légèrement bleutée, comme la couleur de la représentation de l’eau dans les maquettes géographiques.
Simplement, laisser parler les sens, les suppositions et l’imagination de la part du spectateur, sera pour ma part, une sensation d’accomplissement par rapport à mon travail artistique.
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FLORENCE BAYARD, Paysage Lunaire, 2017
Installation, tissus et matériaux mixtes, 152 x 42 x 85cm
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Avec du bois et des tissus, j’ai voulu recréer un environnement singulier. J’ai commencé par découper ma planche de bois pour faire une forme courbe, ensuite j’ai collé des morceaux de styromousse afin de faire des aspérités sur la surface que j’ai recouverte de tissus orange. En parallèle, j’ai cousu mes cônes avec différentes sortes de tissus, dans le plus grand j’ai mis du grillage et de la rembourrure dans les plus petits. Aussi, j’ai créé mes cubes de plexiglas, afin d’y mettre du polyester, du tissus, et dans le plus grand j’ai ajouté du minerait de fer. Pour finir, je suis venue ajouter des petites formes florales en tulle bleue, en laissant volontairement dépasser le fil, et j’ai laissé suspendre une forme organique semblable à un astéroïde, faite en mousse à arrangement floral. J’ai enduit le tout de résine. De plus, j’ai ajouté des pieds en bois, et des pâtes coulées en résine bleue, pour faire comme un élément de mobilier.
Finalement, mon œuvre est un riche jeu de matière entre les tissus et le plastique notamment. L’environnement parait sec, avec le minerait de fer, les couleurs chaudes, et la résine qui représente artificiellement de l’eau. C’est donc pour son aspect désertique et irréel que je l’ai nommé Paysage Lunaire. La manière dont j’ai disposé mes éléments peut aussi faire appel à des notions de géologie et de géographie. Au niveau de ma problématique d’installation, mon œuvre peut être placée comme une table, et l’élément suspendu au-dessus fait que le regard du spectateur se lève aussi dans les airs, ce qui fait que ma pièce est plus encrée dans son espace.
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FLORENCE BAYARD, Contemplation, 2016
Vidéo, 1920px X 100px, durée : 1min42. À Uashat, Sept-Iles, Côte-Nord, Qc.
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Ayant vécu à Sept-Iles, loin de tout, dans ce lieu de pause, d’échanges et de découvertes… Mon objectif était de réaliser une vidéo contemplative, j’ai choisi de travailler sur la notion d’espace. Je suis allée à la réserve indienne de Uashat, lieu chargé d’histoire… et exceptionnel en parti parce que l'on peut y observer à la fois la mer, la forêt et la montagne. D'abord, j’ai réalisé différents plans larges et rapprochés de tout ce qui m’entourait, en prévoyant un tri lors du montage vidéo. Ainsi, j’ai associé mes fragments de vidéos au fil de la musique, afin de créer une ambiance apaisante et rythmée. Tout d’abord j’ai sélectionné des plans bien particuliers; Celui de la neige, pour la voir plus en détail, avec ses scintillements notamment… ou encore ceux des plantes encore debout malgré les températures extrêmes de l’hiver nord-côtier. Heureusement, le Soleil était là.
Afin de mieux comprendre la vidéo; J’ai d’abord fait un gros plan sur le sol enneigé, avec un effet de tourbillonnant au centre. Ensuite, un plan large sur le paysage, où j’ai déplacé la caméra en direction d’un petit monticule de neige, avec un effet de turbulence. Ensuite, j’ai réalisé un plan fixe sur le paysage, avec une forme arrondie au centre. Celle-ci se répétera à plusieurs reprises pour se transformer en tourbillon. De plus, pour changer de rythme et accentuer un côté surréaliste à ma vidéo, j’ai mis un effet miroir horizontal et vertical dans mes images. Aussi, j’ai pris soin de respecter le rythme de la musique, d’où les moments de pause sombres, et l'enchaînement judicieux des images. Pour finir, le dernier moment de la vidéo est un plan fixe du paysage avec un filtre kaléidoscopique.
Le paysage hivernal tout particulier de Sept-Iles m’a beaucoup marqué. Les effets (tourbillonnements, turbulences, arrondissement, et kaléidoscopiques…) sont présents afin d’éveiller nos sens et donner un côté psychédélique à ma production. Celle-ci composée pourtant d’images filmées et diffusées telles que telles. En effet, l’imagination est toujours là pour nous soutenir, nous rappeler de beaux souvenirs, nous faire apprécier davantage le moment présent, ou nous transporter dans le futur… Ainsi, se retrouvez seul face à un espace tellement vaste, celui des paysages naturels. Vivre des sentiments forts tels que l’éloignement et la solitude, peuvent aiguiser notre esprit d’analyse, et notre sensibilité. Cela nous rappel de là d’où l’on vient et qui nous sommes. Naturellement, on peut en ressortir de ce genre d’expérience avec un esprit plus clair et plus ouvert.
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FLORENCE BAYARD, Mise en Ébullition, 2017
Céramique, Installation, matériaux mixtes 300cm x 200cm, dimensions d’installation variables.
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Dans ce projet, je souhaite montrer l’étendue de ma démarche, de mes acquis, et de mes souhaits artistiques, en portant de l’importance sur sa mise espace. Au lieu de recréer un nouvel univers, je propose plutôt de mettre l’accent sur la mise en espace. Ainsi, j’ai eu l’idée d’utiliser plusieurs de mes œuvres pour composer un nouvel environnement. Par le recyclage d’idées je réutilise des œuvres déjà produites pour les réorganiser et les déployer dans un espace plus grand afin de lui donner toute une autre lecture ou signification. Mon installation fait référence à un endroit d’expérimentation, suscitant la curiosité, l’envie de s’approcher, de toucher, de contempler, de partager quelque chose. En fin de compte, je souhaite montrer ma recherche, ma réflexion, lorsque je créai une œuvre, qu’est-ce qu’il se passe dans notre esprit quand on conçoit quelque chose? D’où son nom «Mise en ébullition». Par ailleurs, j’ai voulu montrer que mon espace a vécu, étant donné que j’évoque le souvenir, avec l’aspect de la peinture du meuble usé, les photos, le tissu, et les pots en désordre… En faisant une installation, je cherche à créer une nouvelle atmosphère. Dans cette idée le trio d’artistes québécois BGL[1], on fait la délirante et très réaliste installation de Canadassimo. Lors de la Biennale de Venise en 2015, le trio s’est approprié leur emplacement d’artiste pour y recréer un lieu qui est à la fois un dépanneur, mais aussi un grand atelier d’artiste que l’on peut visiter. Tout y est accumulé, des objets de consommation mais aussi des pots de peintures et des œuvres en cours de réalisation.
Je trouve ça amusant la mise en abîme dans une œuvre artistique, et justement, même avant d’écrire mon intention de création, l’œuvre emblématique La Boîte-en-valise venait titiller mon esprit. J’avais l’idée de mettre plusieurs œuvres dans une œuvres, mais en restant dans la question du transport de l’œuvre et de la notion de souvenir… Et dans cette œuvre Marcel Duchamp a recréé des miniatures de ses œuvres, en agençant une valise afin de les ranger à l’intérieur, une fois sorti cela devient une installation. En fait Mise en ébullition ne serait que le début d’une installation ou je pourrai toujours y ajouter, ou déplacer des sculptures, des souvenirs… Pour l’instant je me suis concentrée sur a fabrication du meuble d’installation, et j’y ai ajouté deux sculptures de céramique qui ne tenait à cœur et un tirage de photo macroscopique que j’ai prise dans ma chambre, étant le lieu dans lequel j’ai trouvé la plupart de mes objets et pour symboliser la saison hivernale, j’ai pris aussi la neige en photo.
La citation «l’art est une chose beaucoup plus profonde que le goût d'une époque. », de Marcel Duchamp montre que l’art n’ai pas forcément juste là pour témoigner de la situation sociopolitique d’un pays, mais aussi pour faire émerger des sentiments forts et souvent très personnels, afin d’éveiller quelque chose d’encore plus grand.
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